52 ans et propriétaire de 2 restaurants McDonald’s depuis 2017, Pierre Fredet est un entrepreneur très occupé ! Malgré la situation sanitaire actuelle, il dirige une centaine de salariés en s’engageant personnellement tous les jours auprès d’eux.
Ayant suivi une formation dans une école hôtelière, puis de marketing et de gestion, Pierre a longtemps travaillé dans la restauration. Son parcours est jalonné par des incursions chez Coca Cola et Shell ou encore dans sa propre société de consulting. Consacrant onze années à la compagnie pétrolière, c’est en achetant des denrées alimentaires, notamment du café pour alimenter les stations services, que Pierre rencontre Sam Thomas, Marc Fontan et Michel Augizeau.
Passionné de moto depuis tout petit, Pierre commence par le vélo et surtout le BMX « la moto sans moteur ! ». C’est uniquement pour des raisons financières qu’il a attendu de commencer à travailler, et d’économiser, pour enfin pouvoir monter sur sa première moto. De son propre aveu, avoir des parents qui ont des ressources financières importantes est un point décisif dans le sport motocycliste d’hier comme aujourd’hui. Ce n’était pas son cas.
Alors, âgé de plus de 20 ans, sa pratique a débuté assez tard en récupérant une moto et en faisant de « l’enduro avec un vieux [Honda] 500 XLS qui faisait rire tout le monde ! » Puis, en étant salarié, Pierre a pu souscrire à un crédit, s’acheter une moto et commencer l’enduro à un tout petit niveau en championnat de France.
« Si tu retournais la feuille des temps et des résultats aux arrivées, j’étais dans les premiers. Je n’étais pas très bon mais je n’étais pas trop mauvais pour récupérer des sponsors et des budgets . »
Vous l’aurez déjà compris, Pierre, calme et souriant, les yeux remplis de milliers d’anecdotes, est toujours le premier à apporter un regard moqueur sur sa longue expérience. Amusé et consciencieux, il a su travailler dur et sa passion n’a jamais diminué, au contraire !
À l’époque, son sponsor principal était Segafredo, cet homme généreux qui avait beaucoup de passion et d’envie ! Et Pierre disait tout le temps : « Au moins, lorsque je passais à la télé, je passais lentement. Du coup, je faisais généralement plus d’audience que les autres ! ». Tout cela prenant racine dans une histoire plutôt cocasse : en faisant le Touquet tous les ans, les caméras de France 3 s’attardaient sur lui, pour se moquer gentiment, car sa vitesse n’était pas élevée.
C’est alors que par l’intermédiaire de son sponsor il rencontre Sam Thomas, Marc Fontan et Michel Augizeau à l’Auberge Dab, porte Maillot à Paris. Son vieux copain, feu Teddy Fournier de Segafredo, était aussi de la partie. Le projet du Moto Tour était lancé. En 2003, l’idée de créer la belle écurie de la chaîne d’hôtels Balladins était née. Elle était sponsorisée par Shell et Segafredo grâce à lui. Marc et Sam étaient principalement dans l’organisation du Moto Tour. L’expérience de Coca Cola et des boissons énergétiques de Pierre lui permettait d’apporter une synergie au groupe. Aussi, il se devait de participer comme « porteur d’eau » et cela lui a permis de rouler aux côtés de pilotes, comme Dominique Sarron, dans un nouvel univers qui était le bitume, assez éloigné de la boue.
« Le Moto Tour c’est exceptionnel et c’est 10 jours de folie à mi-chemin entre le Joe Bar Team et la compétition sur piste. C’est comme le Paris-Dakar, les premiers Moto Tour étaient exceptionnels de folie ! »
Une aventure en amenant une autre, le Dark Dog Moto Tour a été la suite logique. Là aussi, le sponsor principal, Dark Dog, a été amené par Pierre. Son expérience en matière de sponsoring a été un élément déterminant, le rallye routier faisant trembler les routes de France pendant 12 belles années pour s’arrêter en 2014. Il a participé à « quasiment tous les Moto Tour » avec une victoire à son actif en scooter… Mais là, vous avez pu noter une petite erreur…
Alors, si vous discutez avec Pierre, la vantardise ne fait pas partie de son vocabulaire. Son humilité n’a d’égale que sa passion et son engagement. Cela est tout à son honneur car il vous rappellera difficilement qu’il est le double vainqueur de la catégorie Scooter en 2008 et 2009 !
Avec l’écurie de la chaîne d’hôtels Balladins, le credo était de « faire des choses différentes pour que les journalistes aient envie de raconter des choses différentes . » Il fallait apporter de la diversité et de l’amusement ! Mélanger les motos et les scooters, qui pouvaient être encore plus rapides, les journalistes et les pilotes de tous niveaux était une expérience extraordinaire. Des journalistes comme Christian Choupin, vivaient de l’intérieur cette aventure incroyable. Tout était aussi très sérieux, à l’image de Marc Fontan, ancien champion du monde.
« Les planètes s’alignent et je gagne mon premier Moto Tour sans préparation et sans Balladins ! »
Même s’il ne se considère pas comme un top pilote, Pierre le dit lui-même : « Je m’y suis mis vraiment ! Je me suis dit que j’allais m’entraîner et reconnaître les spéciales, aller courir le matin. J’ai lu des livres sur la préparation mentale et j’ai suivi des cours de pilotage vraiment poussés avec Dominique Sarron.
On a poussé la machine jusqu’au bout ! Je me suis mis un peu dans la peau d’un mec qui veut vraiment gagner des courses. Les rencontres humaines m’ont amené sur un podium à Toulon avec Giacomo Agostini qui me remet la coupe du vainqueur des Scooters. Mais c’est encore plus drôle pour moi car tout était sérieux sans jamais se prendre au sérieux. Et Agostini me parle tout en me disant que nous sommes barjos ! »
Il écoutait toujours les conseils de personnes comme Dominique Sarron, Giacomo Agostini et Marc Fontan. Et cela lui a permis de rouler avec des personnes talentueuses qui l’ont fait progresser très vite.
« Tout était un peu dingue et c’est ce qui était vraiment sympa. J’ai eu la chance d’y goûter ! »
Suite à deux accidents graves, à l’entrainement, Pierre a arrêté la compétition moto peu de temps après. Pourtant, le feu de la passion ne s’est jamais amoindri !
Aujourd’hui, il dirige une centaine d’employés au sein des ses restaurants McDonald’s et fait sans cesse le parallèle sans prosélytisme : encadrer, apporter professionnellement et humainement de bonnes choses aux jeunes est son carburant dans la moto et au travail. À Saint-Michel-sur-Orge et Fleury-Mérogis, comme partout en France, les jeunes veulent vraiment s’en sortir et c’est important. Et Pierre a monté ses deux restaurants McDonald’s sur le même principe que dans le sport : « Si tu travailles tu as des résultats. Si tu as des résultats tu as des récompenses. Et c’est une vraie philosophie de vie que je retrouve dans le principe de l’académie. »
Le ciment qui forge la FT Racing Academy est partagé par tous ses acteurs.
« Il faut absolument apporter aux jeunes les éléments nécessaires pour qu’ils puissent vivre de leur passion sans budget pharaonique et sans devoir répliquer une vie comme celle de Casey Stoner ! »
Ce que Pierre veut faire dans ses restaurants McDonald’s, il le fait dans le sport. L’aventure ne s’est donc pas arrêtée à la Dark Dog Academy et continue aujourd’hui : « Je vais prendre les jeunes et les amener jusqu’où ils veulent aller, jusqu’où ils peuvent aller ! » C’est son objectif principal qui est en complète résonance avec celui de la FT Racing Academy. Ses fameux parallèles entre le monde de l’entreprise et le sport sont fondamentaux pour lui : « J’emmènerai mes salariés sur certains circuits pour leur montrer ce qu’est le haut niveau et ce qu’est la compétition ! Car c’est exactement ce que tu retrouves dans ton quotidien. Cet empilage de couches n’a rien de compliqué mais est extraordinairement complexe . » Chaque élément est très important pour toucher au but fixé, quel que soit le domaine et quelles que soient les équipes. Le monde de l’entreprise, et de McDonald’s, est similaire aux sports mécaniques : « Il y a beaucoup de technologies et de techniques engagées. Les parallèles sont innombrables ! Un élément tombe en panne et c’est la sanction. Il y a aussi les routines, comme celles des pilotes, qui nous aident à nous placer au bon endroit. »
« Lorsque Marc et Sam m’appellent, j’ai déjà beaucoup de plaisir à leur parler, et lorsqu’ils me disent que nous allons recommencer comme la Dark Dog Academy, c’est génial ! En plus, il font courir une fille, cela fait passer un autre message car ce n’est pas qu’un sport de bourrins. »
Aujourd’hui, pour les non initiés, le sport moto a encore cette image où les pratiquants sont des voyous : faire du scooter à Paris passe très bien, mais faire du circuit donne l’image d’un suicidaire. Cette image, assez spécifique à la France, ne souffre pas autant dans les pays environnants tels que l’Allemagne, l’Angleterre et beaucoup moins en Italie et en Espagne où il est possible d’inscrire ses enfants dès l’âge de 5 ans dans un club de moto… Les points suivants sont fondamentaux pour Pierre : « Nous voulons essayer d’apporter quelque chose à notre sport qu’est la moto. C’est une histoire de copains et d’amitié. Et tout cela me sert professionnellement à montrer que le sport de haut niveau est avant tout du travail, avant même de penser au talent ! »
« Lorsque que tu es chef, tu te dois de transmettre la recette . »
À 14 ans, Pierre est apprenti cuisinier avant de revenir sur les bancs de l’école. Pourtant, il ne cesse d’appliquer ce principe fondamental enseigné par le chef de cuisine. Et c’est exactement ce que l’on peut aussi ressentir chez Sam Thomas et Marc Fontan. En choeur, ils souhaitent tous transmettre quelque chose à l’unisson ! Et cette transmission est au coeur de toutes les motivations pour aider les jeunes à avancer et réaliser leurs objectifs. C’est la vision !
« Chez la FT Racing Academy, tout le monde vit l’expérience de mettre le pilote seul sur sa moto et les gens ne le voient pas. Notre sport mécanique est collectif, d’équipe, il n’est pas individuel. Lorsqu’un élément ne va pas, c’est tout le monde qui en pâtit. »
L’ADN qui nous anime est de rajouter cette expérience de groupe. C’est pour cela que la transmission et l’accompagnement sont vitaux. Encore une fois, ce que Pierre applique chez McDonald’s, il le fait aussi dans notre sport. S’engager personnellement à ouvrir et fermer les portes des ses restaurants tous les jours en période de pandémie : « Si vous prenez des risques, je les prends avec vous ! ». C’est comme ouvrir et fermer la porte du box tout en accompagnant chaque jour ses pilotes et toute son équipe.
Malgré les drames quotidiens liés à la pandémie, l’élément extrêmement positif qui ressort chez Pierre est le fait de pouvoir mieux connaître les gens qui l’entourent. Être ramené ici et maintenant, se concentrer sur sa tâche : « Si tu es triste, tu es dans le passé. Si tu es anxieux, tu es dans le futur. Et si tu es heureux, tu es dans le présent. »
Alors, aujourd’hui, la FT Racing Academy est fière d’accueillir à nouveau un acteur qui compte, un partenaire, un ami : Pierre.
Merci à Pierre Fredet et aux restaurants McDonald’s !